Démarche Plastique

Les deux années passées en DMA Céramique à l'ESAA Duperré m’ont donné l’occasion de travailler sur un thème de mon choix , avec la terre et aussi avec d’autres outils d’expression plastique. Mon thème traitait des « plaisirs minuscules », en référence au livre de Philippe Delerm, « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules » .

Je me suis également inspirée des haïkus pour leur forme poétique qui va à l’essentiel avec un minimum de mots puissamment évocateurs, de Pierrette Bloch pour son travail sur la contemplation, la simplicité, l’importance du geste dans ses matériaux toujours soigneusement choisis (qualité des papiers, de l’encre).
La porcelaine est la terre que j'ai choisie pour mon diplôme, en effet, les notions que j’avais dégagées en analysant mon thème, telles que légèreté, balancement, sensibilité, translucidité, se matérialisaient dans ce matériau. Elle permet des aspects de surface très sensibles, une finesse dans l’exécution et une translucidité que n’ont pas une faïence ou un grès. J’ai également mené une réflexion plastique en parallèle en réalisant des frises longues de 3m, peintes à l’aquarelle et qui symbolisent , par ses ambiances colorées et ses graphismes, une journée. J’ai écrit un texte sur la base d’expériences personnelles de ces « plaisirs minuscules », et j’ai cherché à leur donner une forme proche de celle du haïkus, dans la manière d’évoquer très simplement et avec justesse les moments dont je parlais (voir texte ci-joint : plaisirs minuscules ou la journée fantasmée). Ce texte a donné lieu à la réalisation d’un livre lors de mon année passée à Paris 8 en Licence d'arts plastiques.

Mais au-delà de mon thème, je souhaitais également questionner l’objet céramique et plus particulièrement le bol, que j’ai appelé « contenant poétique » dans mon diplôme. En effet, le bol est un objet utilitaire commun, réalisé en série, et je me suis demandée comment rendre plus unique cet objet avec les moyens dont je dispose. Cette démarche est aussi une tentative de créer des ponts entre l’artisan, qui réalise des objets fonctionnels avec des techniques de série (tournage, moulage, estampage), l’artiste qui crée des pièces uniques ou en très petite série, et le designer.

C'est encore l'objet de mes questionnements aujourd'hui!